Supplications de Cadwalader

Dame Cadwalader peinait, seule, sur le chemin... Elle ne voyait pas le bout de la route... Ses ailes pendouillaient lamentablement déchirées. Les cheveux sales et défaits, les lèvres fendues par les coups et le temps sec, elle claudiquait. Ses petits pieds nus peu habitués à fouler le sol étaient percés de part en part. Les plaies étaient infectées et suintaient. Les vêtements en lambeaux ne laissaient rien présager de bon quant à ce qu'il lui était arrivé. De longues traînées sombres s'étendaient entre ses cuisses.

La jeune fée haletait comme un chien que l'on va abattre.
La route se dédoublait sous ses yeux... Ses jambes se dérobèrent sous elle et elle sombra dans un sommeil qui ne porte pas de nom car il ne repose pas, il ne soulage pas, il fait souffrir. Les souvenirs reviennent et le délire s'empare de sa victime.

De jeunes loups sortirent du sous-bois et la traînèrent à l'abri d'un buisson touffu. Ils partirent... Deux ou trois oiseaux apportèrent quelques baies. Ils partirent... De petits écureuils roux déposèrent des noix à ses côtés. Ils partirent... Un chat sauvage veilla sur son sommeil en la recouvrant de sa fourrure blanche.

Les bâtisses craquaient et flambaient. Les fées fuyaient en hurlant. Les remparts étaient couverts des cadavres de ses valeureux soldats. Elle essayait d'ordonner la fuite de ses sujets, mais sans personne pour relayer ses ordres, c'était chose infaisable. L'essaim était trop vrombissant, en quelques minutes, il se dispersa dans la nature. Mais elle, restait dans la fournaise pour s'assurer que tout le monde avait pu fuir. Voletant d'un côté à l'autre, l'oreille aux aguets pour repérer tous cris de détresse, elle ne vit pas les humains s'approcher.
Les mains énormes s'abattirent sur elle. Elle se débattit comme un beau diable mais rien n’y fit.
Jetée aux pieds d'un soi-disant empereur, elle releva le menton fièrement prête à mourir mais certainement pas à subir ce qui allait suivre.
Un rire gras sortit de la montagne de chair, des jappements sortirent de sa gueule puante et elle fut saisie par deux bourreaux. L'un la maintint pendant que l'autre transperçait ses pieds avec un tison rougeoyant. Serrant les dents, elle endura stoïquement ce qu'elle pensait être un dernier outrage avant la mort, mais quand il s'en prirent à ses ailes, elle comprit qu'ils cherchaient à l'empêcher de voyager par terre et par air.
Ils la transportèrent à demi consciente dans une tente noire en ricanant comme des chiens galeux. Ils se donnaient des coups de coude et leurs visages hilares révélaient des chicots pourris.
L’Empereur entama le bal, la valse à trois temps se déroulait. Entrer, un, deux, trois, sortir. Les musiciens ne laissaient aucun répit aux macabres danseurs. Elle refusa de danser les premiers pas mais elle finit par céder et entrer dans ce tourbillon de douleurs, de visages, de cris, d’effroi. Sa mémoire ne fit qu'un vaste amalgame de ce qu’il se passait et tous les visages se fondirent en un, celui de ce chacal de Luffy.
Elle se rappelait juste d'un point, juste d’un détail. C'était un petit poignard dont le pommeau était incrusté d'une émeraude, il pendait à la paroi de la tente. La lame d’argent lui racontait son passé.
Un jour, fort lointain, elle avait appartenu à un seigneur, un beau seigneur, fier et fort, qui veillait sur son prochain. Ce seigneur, Aeiriu, faisait partie d’une Alliance, peut-être que celui-ci l’aiderait?
Quand les musiciens eux-mêmes furent fatigués, ils la laissèrent sur le sol tel un chiffon usé qui ne pouvait plus servir.
Mais Cadwalader n’avait pas encore épuisé toute son énergie. Dans un dernier regain d’effort, elle s’empara de la dague qu’elle garda précieusement sous ses guenilles.
Le lendemain, elle se réveilla, sur la terre nue. Plus personne à l’horizon, ils étaient partis…
La rage de voir tous ses efforts pour construire un royaume, anéantis, lui laissa un tel goût d’amertume et de haine que ses pieds prirent la direction du Nord, là où se trouvait l’Alliance qu’elle voulait à tout prix supplier de la protéger.

Remuant à cause d’une douleur au flan, elle reprit conscience. Un feuillage vert la couvrait et elle n’eut le temps que d’apercevoir une queue blanche se faufilant à travers les branchages. Se remettant sur ses pieds meurtris, elle se sustenta de ce que les animaux lui avaient apporté.
Quelque peu revigorée, elle remonta sur la route. La tête lui tourna bien vite mais serrant son espoir contre son cœur, elle tint bon et arriva en vue d’immenses murailles.

Peut-être à cause d’un trop plein d’émotions, elle se mit à pleurer devant le garde et s’assit à ses pieds en proie au plus vif désespoir ne sachant plus prononcer un seul mot cohérent. Le seul geste qu’elle put faire, fut de donner la dague en espérant que cela lui suffirait comme laisser-passer.

Elle attendit longtemps et entrant dans une transe, elle vit son royaume, à nouveau, envahit par un baron, un certain Cedric777. Poussant un cri strident d’animosité, elle adressa un dernier regard de désespoir profond au garde.

Le premier sur les lieu fut l'Empereur Balisitk. Horrifié, il vit un tas de fripperies aux pieds du garde qui, en beguayant lui remit la dague et lui appris que gisait ici une fée.

Il la fit transporter avec les plus grands soins, comme une porcelaine de chine, jusqu'au dispensaire où travaillaient les plus grands medecins et mages du temps et porta la dague chez le recruteur, Lucian, aprés avoir prit connaissance des dernieres paroles prononcées par la fée.

Ces vilaines blessures seront longues a guerir mais cela sera possible se murmura l'Empereur, puis il repartit en quetes d'informations sur cette fée et sur ses agresseurs.

Oh Gente Dame Cadwalader,

Le bouffon que je suis, ne peut qu'être peiné de voir tant de vilenies ......

Le récit a du en être dur a écrire, ma personne vous acceuille à bras ouverts, en espérant que le jeu de mes mots pansera vos maux et éclaircira vos pensées d'un sourire radieux.

L'alliance, sous sa coupe, vous a prise, prospérer est désormais possible.

Mais la prospérité sans espièglerie, joie , et ironie ne serait être qu'insipide.

Aussi jouer avec les mots, et les mots vous le rendront.

Le Nabot (bouffon de l'alliance)

PS: Je suis un bouffon je le proclame mais de grâce prenez moi au sérieux.